Le parquet antiterroriste de Paris a un mérite : il accomplit sa tâche avec cœur. Il a une limite : il écoute plus son cœur que la raison. Et son réquisitoire du 7 mai dans l’affaire dite «de Tarnac», du nom du village corrézien où vivent des militants anarchistes soupçonnés d’avoir dégradé des caténaires SNCF en novembre 2008, est le signe tangible de la fidélité du parquet à sa réputation : il montre beaucoup d’amour dans sa demande de renvoi de Julien Coupat et de deux de ses amies devant le tribunal correctionnel pour terrorisme.